Un rapport intime et de rêve… réalisé
C’est ce qu’entretiennent les Français avec leur habitat, comme le montre une étude dont les résultats ont été révélés à l’occasion de la Convention Nationale 2020 du Pôle Habitat FFB (ex LCA). Point clé d’une nouvelle porte d’entrée pour une réflexion des architectes et agenceurs : l’aspiration à un logement évolutif au fil des âges.
Cette convention nationale a aussi célébré les 30 ans du Contrat de Construction de Maison Individuelle (CCMI), né de la loi du 19 décembre 1990 et de la volonté des constructeurs de maisons individuelles de s’engager résolument pour la qualité et la protection du consommateur. Mais, sans minorer l’importance de ce Contrat, les architectes d’intérieurs, agenceurs et autres cuisinistes sont avant concernés par la révélation des résultats d’une étude sur les attentes et les aspirations des Français à l’égard de leur logement, réalisée par l’institut de sondage Kantar pour le compte de Pôle Habitat FFB, SMABTP et CGI Bâtiment.
La sociologie est source de - et matière à - toute explication étayée. Cela se vérifie ici encore avec le fait que la composition familiale influence fortement le choix des Français en matière d’habitat. Les adultes de 18 à 54 ans sans enfant vivent à 74 % en appartement, tandis que les familles occupent à 73 % une maison (83 % pour les familles de trois enfants et plus). La maison reste le rêve des Français : 57 % y habitent actuellement et 64 % désirent y vivre dans les cinq prochaines années. Elle confirme que la culture de la propriété reste très ancrée en France avec 58 % de propriétaires de leur logement, avant tout dans la perspective de se constituer un patrimoine et de préparer l’avenir.
L’étude souligne ensuite que l’habitat est créateur de lien social et de relations de voisinage pour deux tiers des Français. En dépit de certaines idées reçues, ce constat est d’autant plus partagé pour les Français habitant en maison (74 % vs 59 % pour ceux résidant en appartement). En matière de localisation, la proximité des commerces, écoles et services publics (46 %) constitue le premier élément de choix, devant la proximité avec le lieu de travail (37 %) et les transports en commun (31 %). Enfin, dans leurs critères de choix du logement, les Français sont attentifs aux possibilités de son évolution à tout âge de la vie et sont de plus en plus sensibles à la dimension environnementale dès lors qu’elle combine économies et confort. C’est même un critère essentiel pour 26 % des Français qui ont déménagé au cours des 5 dernières années. Précision d’importance : le sondage de cette étude a été effectué du 27 février au 6 mars 2020, soit quelques jours avant le confinement national, dont l’un des effets majeurs été d’accroitre la considération positive et intime de nos compatriotes pour leur habitat domestique, devenu cocon pour se ressourcer ou home sweet home en ces temps d’incertitudes et surtout d’inquiétudes nourri par l’anxiogène climat médiatico-politique. S’accompagnant de nouveaux besoins nés de l’essor massif du télétravail, cette conséquence a été confirmée et concrétisée par le fort rebond du commerce de l’ameublement, notamment de la cuisine équipée, à la fin du printemps puis durant l’été. De fait, on peut gager que bien davantage qu’un quart des Français ferait du potentiel évolutif de leur logement un critère majeur, s’ils étaient interrogés aujourd’hui.
J.A
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